InterFineArt

Saturday, February 25, 2012


Les Haïtiens ne sont pas écoutés
      Lyonel Trouillot  propos recueillis par Grégoire Allix . 
 
Cet entretien avec Lyonel Trouillot, recueilli par Grégoire Allix, a été publié dans Le Monde 
 (Dimanche 9 - Lundi 10 janvier 2011).


Un an après le séisme, peut-on dire que la reconstruction a commencé ?
La reconstruction ? De quoi ? Par qui ? Avec quoi ? En fonction de quelle vision globale des besoins de la société ? Il n'y a qu'à voir le Palais national, encore dans l'état où l'a laissé le séisme. Non, on ne peut pas parler de reconstruction. Ni sur le plan symbolique. Ni sur le plan matériel. Promesses non tenues des uns (du côté de la communauté internationale), incompétence et insouciance des autres (du côté des responsables politiques haïtiens).
Ajoutez à cela le manque de coordination et l'incapacité ou le refus de faire appel aux capacités haïtiennes, d'impliquer les Haïtiens en tant que sujets dans les projets de reconstruction de leur pays, il y a très peu de fait.


Pensez-vous que l'épidémie de choléra et la polémique sur son origine ont ruiné la confiance de la population dans les Nations unies ?
L'épidémie de choléra a contribué à exacerber le sentiment — majoritaire en Haïti — de la présence d'une mission des Nations unies qui ne sert pas à grand-chose. Il n'est pas rare d'entendre dire que quand la mission sera (enfin) partie, elle nous aura laissé le choléra pour preuve de son passage. Quel autre souvenir laissera-t-elle dans les mémoires ? Au-delà du ressenti des Haïtiens, il faudra que l'on ose évaluer les moyens mis en œuvre par rapport aux résultats.
Mais la crise n'est pas le résultat d'un manque de confiance. Ce n'est pas un « manque de confiance » qui est à l'origine des politiques qui ont conduit à cette situation catastrophique, ce sont des décideurs nationaux et internationaux. C'est la gestion catastrophique des multiples crises et leur aggravation qui explique le manque de confiance.


Haïti était, avant le séisme, un pays profondément inégalitaire. La reconstruction peut-elle s'attaquer à cet enjeu ?
La reconstruction ne peut se concevoir sans la transformation des structures sociales haïtiennes. C'est ce que nombre de citoyens haïtiens clament depuis un an : un système scolaire républicain ; des services publics pour l'ensemble des citoyens ; le respect des différentes composantes culturelles de l'haïtianité (non pas prise comme enfermement mais comme enrichissement permanent) et le respect de la culture populaire ; des institutions démocratiques non inféodées à l'exécutif.
Ce n'est pas une affaire pour des affairistes en mal de contrats, technocrates de seconde zone et autres prédateurs à l'affût d'un marché. Avec le pouvoir politique actuel, qui n'a ni le sens de l'urgence ni une vision à long terme, on voit mal s'accomplir une telle tâche.


Considérez-vous que les Haïtiens ne sont pas suffisamment associés à la reconstruction ?
Que les Haïtiens ne soient pas écoutés, c'est une évidence. Les organisations non gouvernementales, pour ne nommer qu'elles, fonctionnent pour la plupart, selon leurs propres évaluations des besoins, développent seules leurs stratégies, leurs agendas …
Sur le plan politique, l'ensemble de la société haïtienne avait prédit que l'élection présidentielle du 28 novembre 2010 tournerait à la catastrophe, avec un Conseil électoral inféodé à l'exécutif, la machine de l'Etat mise au service de la plate-forme dirigée par le président sortant.
Il faudrait demander à l'Organisation des Etats américains, aux Nations unies et au reste de la communauté internationale pourquoi ils n'ont pas écouté ces voix haïtiennes. Comment peut-on prétendre, même avec les meilleurs intentions, reconstruire le pays sans être à l'écoute de ses pulsations ?


Vous avez dénoncé, fin décembre, une dérive autoritaire du pouvoir. Craignez-vous que la crise politique débouche sur une guerre civile ?
Il n'y a pas de risque de guerre civile, à mon avis. Mais il est bête de la part du président Préval de s'engager dans un bras de fer avec un pays qui a choisi la rupture. Le président Préval a cru qu'il pouvait choisir son successeur et l'imposer. Ce n'est pas chose possible.
La rupture est le choix national parce que les gens sont fatigués de ne pas sentir que leur parole et leurs besoins sont portés par les représentants politiques haïtiens, parce que les gens sont fatigués de voir que rien ne change ni sur le plan structurel ni dans leur quotidien, à part les services de santé d'urgence. Parce que les gens sont fatigués de vivre dans un pays qui n'est pas dirigé. Ils demandent une direction politique digne et efficace. La tendance est donc de mettre dans un même panier le gouvernement haïtien et la communauté internationale comme coauteurs d'un grand désordre qui n'amène rien de bien.
This article is reproduced for information only and is the property of  Le Monde.

Tuesday, February 14, 2012

What is Original Art (really) ?

by Kathy Keating

  • Salvador Dali used contemporary images of his time that were widely seen in his environment and incorporated them almost verbatim into his work (e.g. melting clocks)
  • Leonardo da Vinci used mirrors to reflect an image onto his canvas so that the could trace the outline of the scene in order to get his perspective right.
Did they then not create “original art”?
Art is a subjective expression of the artists feelings, thoughts and ideas.
Regardless of what tool, technique or method is used, it is the creative process that still comes from the artist’s free hand and human brain. The creative process is a series of aesthetic decisions made by the artist and the final outcome is the original result of the totality of the artist’s decisions. The more creative the process, the more original the art.
The question now becomes “to what DEGREE is this art original?” Because this question is never black/white.
Because we live in our environment and are saturated by imagery every day, we cannot help but be influenced by our environment. We are also exposed to other art and artists every day in our guilds, groups and classes. As humans we are ALWAYS being influenced by what is around us, it’s the nature of our being. Whether we consciously know it or not, these influences are shaping our work.
By the strict most conservative definition of “original art” there is almost NO art that is truly “original” because all the influences in our lives lead us to create each piece. What we think of as a “creative thought” is really several past experiences clashing together in our neurons and our brain spits out this tangled web of past experiences which we interpret as “creativity”. Just about everything that we all do is “derivative” of our past experiences and influences.
What do I believe? I believe it’s the creative process that defines the originality of the art NOT the tools or techniques used.

Friday, February 3, 2012

Black History Month Art Exhibit at BCC las Olas



Two of InterfineArt Artists will be showing at this month's exhibit titled : " Art Liberates the Soul " celebrating Black History Month.  Both Eric Jean-Louis and JanJak II will be Present at the opening reception on Thursday February 9 2012 from 6:00 PM to 8:30 PM.

Please Join us at this event. Music by The Gold Coast Jazz Society featuring Nicole Yarling. Refreshments will be served.

Broward College
111 East Las Olas Boulevard - 12th Floor Art Space
Fort Lauderdale, FL 33301

RSVP by February 7th 2012 at 954-201-7821

Introducing our Artists : Eric Jean-Louis



Biographie


Eric was born in 1957 in Jeremie, the "Town of Poets" on the southwest tip of Haiti. He came to the Galerie Monnin in the mid-1970's, the time when the movement known as the School of Jacmel was evolving. This movement should more correctly be called the School of Monnin as it was the ateliers of that gallery on the Grand Rue that brought together the young artists of the third generation who worked and played together, and taught and learned from one another. With close encouragement from Michel Monnin, they developed brilliant techniques to combine with their bizarre imaginations. Jean-Marie Drot called them" sophisticated priimitives". The atelier was unlocked day and night and depending on the hour, you might find, either painting or just visiting, the Blaise brothers, St. Louis, Serge and Fabolon, or Senatus, Dreux, Eric Jean-Louis, Calixte Henri, Carlo Jean-Jacques, Simil, Lamour, Fritz St. Jean, Avril Forest, Roland Blain, Delnatus and Mompremier, the Sanons from Jacmel, Murat St.Vil, Gerard Paul, Maurice Vital and others. In retrospect it was a glorious time for Haitian Art.

Since then Eric has been working in south florida, where he has been involved in teaching in the North Miami public library system, where in 2006 he was rewarded with the artist of the year trophy during the Celebration of the 200th Anniversary of the creation of the Republic of Haiti.

Eric is very passionate about the renaissance of Haiti and has worked tirelessly with many non-profit organizations including the " Fondation Jacques Stephen Alexis" to promote the renewal of Haitian art and the culture of his motherland in general.

His earthquake series is a tribute to all of those who lost their lives during the Earthquake in Haiti on January 12th 2010.


website:    www.interfineart.com

 Email: ejeanlouis@interfineart.com